La faune n’est pas la seule a devoir s’adapter au changement climatique. La forêt est également un enjeu primordial. Rappelons que les 17 millions d’hectares de la forêt française permettent la capture d’à peu près 20 % des émissions de CO2 en France.

Le réchauffement qui s’accélère met à mal les essences les plus communes de notre territoire. Quel est l’état des lieux de nos forêts et quelles sont leurs perspectives ? Essayons de défricher ce sujet épineux.

 

DES ESSENCES EN PÉRIL

           

FAVORISER LA DIVERSITÉ

Selon le rapport du GIEC, le Comité qui analyse les impacts du changement climatique et oriente les décisions des Dirigeants, des essences ne pourront pas supporter les chaleurs à venir.

L’étude porte sur pas moins de 149 types d’arbres. Il s’agit de déterminer, au moyen de projections, les possibilités d’adaptation de chaque espèce en fonction des divers scenarii de réchauffement. Ces recherches, en collaboration avec des équipes spécialisées du Centre National de la propriété forestière ont permis d’aboutir à l’élaboration d’un outil ClimEssences, accessible en ligne.  Il a pour vocation d’exposer les espèces menacées et est dédié en priorité aux exploitants forestiers privés et publics.

Il en ressort par exemple que le hêtre, particulièrement sensible, est clairement menacé. Sa présence dans l’Est, plus précisément dans massif forestier de 11.000 hectares près de Nancy, sera compromise. D’autres essences en revanche, comme le chêne pubescent, le cèdre du Liban ou encore le charme, s’avèrent plus résistantes à des climats plus chauds.

On assiste également à des migrations, à savoir que les essences qui périclitent laissent peu à peu place à d’autres plus résilientes. Néanmoins, ce mouvement est lent et ne pourra pas compenser les pertes de capture de CO2. Il est envisageable de se fonder sur les données recueillies par le Groupe du GIEC pour permettre aux exploitants forestiers de modifier leurs pratiques et accélérer le processus de conversion de nos forêts. Ils ont la possibilité de planter des essences en adéquation avec les impératifs du réchauffement. Ceci vaut pour les exploitations, mais qu’en sera-t-il des forêts domaniales ?

           

Afin de maintenir une forêt en bon état et capable d’absorber des quantités de CO2 importantes, il est préférable d’encourager la diversité.

C’est ce que le plan de relance en faveur de l’environnement met en œuvre en finançant des actions de reboisement d’essences adaptées dans 15 hectares de forêts domaniales.

 

Le vivant, dans toutes ses manifestations, nécessite de la diversité. Ainsi, la biodiversité, dans les forêts, comme dans tous les écosystèmes, est une solution de bon sens. On parle à cet égard de plantations mosaïques. Celles-ci vont accueillir des espèces qui ont prouvé leur capacité de résistance au réchauffement. En favorisant la diversité, ce sont autant de chances de voir se développer des espèces qui correspondent mieux à des conditions climatiques bouleversées. On parle également d’îlots d’avenir pour désigner ces plantations d’arbres qui pourraient présager le nouveau visage de la forêt française.

Cependant, étant donné la fragilisation des écosystèmes, il est important de ne pas implanter plus de 7 % d’essences exogènes. C’est donc un équilibre ténu qui se profile et les perspectives, si elles sont encourageantes, grâce au soutien de l’état dans ce domaine, restent toute de même assez sombres pour des essences qui risquent de disparaître de notre environnement.

Quant au méga-feux qui s’embrasent dans certaines régions du globe, ce sont également de nouveaux paramètres à intégrer. Comment en effet faire face assez rapidement à des destructions massives de forêts ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous vivons une époque de mutation rapide. Les enjeux du réchauffement climatique touchent toutes les sphères du vivant et certaines essences de nos forêts sont en voie de disparition. Il est urgent de s’emparer de ces sujets pour bâtir un environnement pérenne pour les générations futures.